21 juin 2013

De nouveaux volcans classés Patrimoine Mondial

L'UNESCO vient de classer deux nouvelles zones volcaniques dans la catégorie "Culture/ Patrimoine mondial" : l'Etna (Sicile) et El Pinacate-Desert d'Altar (Mexique).

1- Etna

Le célèbre volcan a été classé en raison, entre autres, de son influence sur la compréhension du volcanisme. Les archives relatant son activité éruptives sont en effet les plus denses au monde, avec des témoignages remontant quasiment jusqu'au premier siècle avant JC. Son étude influence encore aujourd'hui profondément l'évolution des connaissances en volcanologie et son activité extrêmement fréquente permet une analyse en temps quasi réel de l'évolution d'un édifice volcanique et des mécanismes qui précèdent, accompagnent et suivent une éruption. Il reste ainsi une insondable mine d'informations pour les volcanologues du monde entier. 
Cette même activité permet de suivre les processus de reconquête par la biodiversité des laves, biodiversité qui, on a tendance à l'oublier, est importante et compte plusieurs espèces endémiques (le genêt de l'Etna, Genista Aetnensis, étant le plus emblématique, mais accompagné d'un bouleau (Betula Aetnensis) et au moins 8 autres espèces végétales).
Enfin l'importance pour l'éducation de ce volcan est immense : la diversité de morphologies volcaniques, de grande (cratères sommitaux, cônes latéraux, rift-zones, cicatrice d'avalanches de débris) ou de modeste taille (tunnels de lave, morphologies de coulées, pit craters, hornitos) sont un support idéal pour comprendre les grandes lignes du volcanisme. D'autant plus que l'édifice reste extrêmement accessible.

Eruption de 2002 du volcan Etna
L'éruption de 2002 et ses groupes de curieux. Image personnelle.

La zone classée ne recouvre que 19 237 des quelques 58 000 hectares de la zone sommitale, déjà transformée en parc naturel depuis 1987, adjointe d'une zone tampon de 26 220 hectares. La présence humaine permanente y est quasi-inexistante, mise à part du matériel de surveillance et quelques refuges. Il ne faut par ailleurs pas oublier que l'étude du volcanisme a débuté sur l'Etna, avec celui que je considère, à titre personnel, comme le premier volcanologue de l'Histoire : Empédocle, ce qui en fait, par ailleurs, un site de première importante dans l'histoire des sciences de la Terre.
Mais au delà de la zone classée c'est l'édifice tout entier qui reste une zone culturelle exceptionnelle avec un occupation humaine qui remonte loin avant l'arrivée des grecs. Les traditions sont nombreuses, variées. L'architecture, trace tangible des différentes occupations qu'à connu la zone, est riche. La nature y est en de nombreux endroits encore bien préservée, même si il existe aussi plusieurs sites malheureusement durablement souillés. Enfin les pratiques agricoles sont nombreuses et certaines d'entre elles, pourtant ancestrales, sont encore présentes. Bref : l'Etna c'est beaucoup plus qu'un volcan.

Pour avoir tous les détails de ce classement, un lien et un seul: celui de la description du bien UNESCO.


 2- El Pinacate - Désert d'Altar.

Le champs volcanique d'El Pincate, à la frontière entre Mexique et Etats-Unis, est d'une beauté exceptionnelle. Sa localisation dans l'un des endroits les plus chauds du monde (56.7°C, température de pointe enregistrée la plus haute de l'hémisphère nord) permet une parfaite lecture de son paysage volcanique, constitué de maars exceptionnellement préservés (probablement très jeunes), de cônes et de leurs coulées. 

Champs volcanique/volcan d'El Pinacate
La zone volcanique d'El Pinacate,vue sur Google Earth.
Mais ce n'est pas tant pour son paysage volcanique remarquable que pour la combinaisons de sa diversité de paysage et de sa biodiversité particulière que la zone a été classée par l'UNESCO. Dans son descriptif, l'Organisation rappelle que dans cet ensemble désertique, les cratères de maars et les coulées côtoient de magnifiques zone de dunes figées ou mobiles et un complexe hydrographique important. Celui-ci alimente in fine le fleuve Sonoyta, dont la nappe est probablement à l'origine des maars d'El Pinacate. Ce climat extrême a favorisé l’apparition d'espèces endémiques adaptées à ce milieu très difficile.

Là encore, lire le descriptif du bien pour avoir toutes les informations.

Source : UNESCO

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