24 octobre 2013

Activité en cours au Langila

Situé à l’extrémité ouest de l'île de Nouvelle-Bretagne, le Langila montre depuis plusieurs jours une recrudescence de son activité. N'ayant que peu d'informations directes sur les volcans de Papouasie Nouvelle-Guinée, ce sont encore et toujours les données satellites qui permettent d'avoir quelques (relatives) précisions.

Tout d'abord le signal thermique produit par cette activité. Repéré depuis au moins le 12 octobre par l'Université de Tokyo, à partir des données du MODIS, il se montre particulièrement intense le 14 octobre, jour de ciel dégagé. Le reste du temps, les nuages atténuent, voire bloquent complètement, le signal. La plupart du temps ce dernier n'a pas été suffisamment intense pour être retenu par le MODVOLC qui, lui aussi, filtre les données du MODIS. Sauf hier, signe que l'activité, quelle qu'elle soit est toujours bien présente.

Signal thermique sur le volcan Langila, 23 octobre 2013
Signal thermique détecté par le MODVOLC le 23 octobre 2013. Image : MODVOLC

Signal thermique sur le volcan Langila, 14 octobre 2013
Signal thermique relevé par le MODIS le 14 octobre. Image : Université de Tokyo

Ces signaux physiques (émission de rayonnement) sont accompagnés d'une signature chimique caractéristique du volcanisme: la libération dans l'atmosphère d'importantes quantités de Dioxyde de Soufre (SO2). Les données de l'OMI montrent nettement les fortes concentrations de ce gaz avant-hier, à proximité de l'édifice.

Concentration importante de SO2 vers le volcan Langila, 22 octobre 2013
Hautes concentrations de SO2 dans l’atmosphère à proximité du Langila le 22 octobre. Image : OMI

Il ne faut pas perdre de vue que toutes ces données indirectes ne font que permettre de fortement soupçonner la présence d'une activité éruptive, qu'il faudrait encore observer directement. Et si une éruption est bien en court, ces mêmes données ne permettent pas de la caractériser. Celle-ci semble faiblement explosive étant donné qu'il n'y a, sur les images satellites que j'ai consultées, aucune  trace visible de cendres. Le dégazage même est difficile à observer du fait de la présence fréquente de nuages sur la zone.

Historiquement le volcan a surtout été le siège d'activité explosive strombolienne, faibles à modérées. Celles-ci ne libèrent que de faibles quantité de cendres qui ne sont, de fait, pas visibles sur les données satellites. L'activité actuelle, si elle est avérée, pourrait donc être de ce type.

Sources : OMI; MODVOLC; Université de Tokyo

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