Quelques éruptions discrètes

L'actualité, et c'est normal, est dominée par des événements marquants: émergence d'une nouvelle île (Nishino-Shima), explosion de bulle géantes (Etna), populations sous pression et trafic aérien perturbé (Sinabung, Merapi).

Mais il y a toujours, à droite à gauche, là un dégazage suspect, ici quelques émissions de cendres, là-bas un spot thermique révélateur. Allons rendre une petite visite à certains de ces laissés pour compte.

Rabaul, Papouasie Nouvelle-Guinée, 688 m

L'image prise ce matin par le MODIS montre que le cône Tavurvur reste le siège d'une activité éruptive. Des émissions de cendres et de gaz se maintiennent mais il semble qu'il s'agisse d'une activité irrégulière, ou du moins discontinue. D'autres images prise plus tôt dans le mois, par EO1 ou LANDSAT8 montrent en effet pour certaines une production de cendres, d'autres aucun signe d'activité, mis à part un dégazage.

Emissions de gaz et cendres le 22 novembre 2013. Image : MODIS/NASA

Bagana, Papouasie Nouvelle-Guinée, 1750 m

On reste dans l'archipel Papoue avec le Bagana qui continue, lui aussi, de manifester les signes d'activité éruptive. Sur les données satellites, qu'il s'agisse d'images ou de données atmosphériques comme la concentration en Dioxyde de Soufre (SO2), seul un dégazage est généralement visible. Mais le MODVOLC continue de repérer, de façon irrégulière, des anomalies thermiques sur le sommet de l'édifice qui laisse penser que de la lave est émise, ce qui reste encore à prouver.

Anomalie en SO2 due au dégazage du Bagana. Image: OMI

Le panache de dégazage du Bagana. Image : EO1-ALI

Signal thermique au sommet du Bagana, le 21 novembre 2013. Image: MODVOLC

Chirpoi, Russie, 742 m

Cette petite île des Kouriles a donné des signes tangibles d'activité de manière irrégulière depuis un peu plus d'un an maintenant (premiers signes, le 11 novembre 2012). Et bien qu'ils aient été plus rares ces derniers mois, ils n'en restent pas moins présents. Les données du MODIS, traitées par l'Université de Tokyo, ont ainsi révélés à plusieurs reprises ces trois dernières semaines des anomalies thermiques. Par ailleurs, sur l'une des images du même satellite, prise le 14 novembre, on peut distinguer un très fin panache de gaz en provenance de la zone du cône Snow, qui fut le siège de l'éruption observée en 2012-2013.

Un signal thermique sur le cône Snow, le 11 novembre 2013. Image : Université de Tokyo

Très léger panache de gaz observé le 14 novembre. Image : MODIS/NASA

Le SVERT maintient pour ce volcan un niveau d'alerte jaune


Sources : SVERT; MODIS, MODVOLC, Université de Tokyo; OMI; EO1/NASA