18 décembre 2013

Au menu du jour: Sinabung et Galeras

Pendant que l'Etna faisait son show et occupait le devant de la scène avec un scénario éruptif plein de rebondissements, d'autres situations volcaniques se sont poursuivies: il est donc temps de faire un point sur deux d'entre elles.


La plus critique de toutes est évidemment de celle du Sinabung, sur l'île de Sumatra qui, depuis septembre, maintient sous tension les habitants qui vivent dans sa zone d'influence. Plus de 18000 d'entre eux (18217, soit 5594 familles au dernier recensement le 17 décembre) ont été forcé de quitter leur maison et leurs champs depuis que le niveau d'alerte est passé au rouge, le 24 novembre dernier. Elles continuent d'occuper une trentaine de sites d'accueil et manquent d'eau et de conditions d'hygiène. D'après le LEARN (Local Emergency Assessment Response Network) les maladies respiratoires se répandent de plus en plus dans les camps et constituent les dangers les plus grave (léthal) pour les enfants. L'organisme estimé qu'il faudrait un budget de 513 752 500 de roupies (un peu moins de 30 000 €) pour faire face aux multiples problèmes que posent cette situation, aussi bien logistiques que sanitaires.

Côté volcan les émissions de cendres, qui ont été continues et abondantes pendant plusieurs jours début décembre, ont fini par cesser aux alentours du 06 décembre, peut-être le 07 (les conditions météo se sont largement dégradées depuis le début de la saison des pluies). Pour autant le dernier rapport édité par le VSI le 14 décembre fait état d'une sismicité encore très intense et de légères déformations ont été enregistrées dans la zone sommitale.
Le Sinabung et son calme apparent, ce matin. Image : VSI
En moyenne, sur la période couverte par le rapport (06 au 13 décembre), 230 secousses sismiques d'origine volcanique ont été enregistrées chaque jour. Le trémor est présent et détecté en continue, signe que des fluides sous pression (magma et/ou autres), se déplacent à l'intérieur de l'édifice.
La déformation quand a elle, semble indiquer qu'une masse de magma se met en place à faible profondeur.

Des bruits d’éboulements rocheux ont été entendus sur place. L'origine en a été attribuée à la croissance d'un dôme au sommet. Même si l'évolution de la situation pourrait bien amener à la formation d'un dôme (ça serait volcano-logique si je puis dire) j'ai épluché toutes les archives des images produites par la webcam à sa recherche. Et, bien que j'ai eu un soupçon sur certaines d'entre elles, rien ne semble finalement indiquer sa présence... pour le moment du moins.
L'édifice reste dans un état général assez stable avec une sismicité considérée comme faible à modérée par les volcanologues de l'INGEOMINAS. Le dégazage contient des quantités de dioxyde de Soufre elles-aussi assez faibles, signe qu'il n'y a actuellement pas de magma neuf dans l'édifice.
Cependant cela ne l'empêche pas de connaitre, de temps en temps, des phases d'émissions de cendres plus ou moins abondantes: c'est un comportement considéré comme normal par les volcanologues Colombiens et c'est là une excellente opportunité de tester la toute nouvelle webcam installée par l'INGEOMINAS: elle donne des images magnifiques et une vue imprenable sur le cratère actif.

Emission de cendres du Galeras, le 13 décembre 2013. Image : INGEOMINAS


Sources : VSI; Republika Online,INGEOMINAS; LEARN

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