8 février 2014

Les volcans d'Alaska de moins en moins surveillés

Pour la seconde fois depuis le début de l'année, l'Alaska Volcano Observatory, service issu de la collaboration entre l'USGS ( United States Geological Survey), l'UAFGI (Geophysical Institute of the University of Alaska Fairbanks) et l'ADGGS (State of Alaska Division of Geological and Geophysical Surveys), indique que du matériel de monitoring cesse de fonctionner. Fin Janvier ce sont les capteurs sismiques de l'Aniakchak qui ont rendu l'âme, les conditions météo particulièrement difficiles dans cette région du monde favorisant la dégradation du matériel. Hier, les volcanologues basés à Anchorage ont fait savoir que c'était
au tour des capteurs sismiques du Fourpeaked d'être HS.
Le service est malheureusement dans l'incapacité financière de remplacer ce matériel et à donc modifié les niveaux d'alerte, déclarant ces deux volcans sans surveillance ("Unassignated", c'est-à-dire sans niveau d'alerte connu).

Capture d'écran du site de l'AVO. Sur leur carte intéractive, tous les édifices et leur niveau d'alerte sont recensés. En blanc, les volcan "Unassignated", sans aucun type de monitoring, dominent. Image: A.V.O.
 
Cet état de fait est inquiétant. Le danger pour les volcans d'Alsaka n'est majoritairement pas au sol, la densité de population dans les zones affectées par les aléas* volcaniques étant assez faible, mais en l'air. L'AVO estime en effet qu'environ 30 000 personnes transitent chaque jour dans cette zone, voie importante pour la jonction Amérique du Nord/Japon/Chine notamment. Or 90 édifices au moins ont été reconnus comme actif dans les 10 000 dernières années et ont donc une probabilité non négligeable de connaitre une phase de réveil dans un délai moyen à long (années, décennies).

Les deux édifices cités ci-dessus (Aniakchak et Fourpeaked) ont connu des éruptions récentes, au moins 13 sur ces 7000 dernières années pour le premier, dont la dernière en 1931, et 1 (la première historique) en 2006 pour le second. L'absence de monitoring signifie simplement que les volcanologues sont maintenant dans l'incapacité de détecter le moindre signe précurseur d'une activité su ces deux édifices et ne disposeront maintenant plus que des données satellites qui, bien qu'elles soient extrêmement utiles, ont aussi leur limites, comme toute méthode de surveillance. Cette incapacité implique simplement qu'il n'est plus possible d'anticiper une éruption, donc un potentiel danger pour le traffic aérien.

Il ne reste donc plus actuellement que 29 édifices surveillés dont le Shishaldin, toujours en alerte jaune en raison d'une activité sismique au-dessus de la normale.
Ce dernier semble d'ailleurs avoir émis hier un petit panache de cendres. Repéré, avec une incertitude, sur les images satellites par les volcanologues de l'AVO, cet événement de faible ampleur n'a même pas été repéré par l'unique sismomètre qui surveille l'édifice mais les scientifique décrivent un signal sur un tiltmètres (mesure de déformation). A cause des conditions météo souvent mauvaises l'événement n'a pu être observé sur la webcam.

Source : A.V.O.


* synonyme de "phénomène" en gestion de risques.


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