2 février 2014

Tungurahua: phase paroxysmale hier

L'activité du Tungurahua a pris une dimension brusquement spectaculaire hier lors de la mise en place d'une impressionnante phase d'écoulements pyroclastiques qui ont affecté les versants nord-ouest et sud-ouest de l'édifice.
Depuis le 30 janvier en effet le volcan a commencé un nouveau cycle éruptif, marqué par une activité explosive vulcanienne sommitale, assez caractéristique
sur ce volcan. La fréquence des explosions est  alors très faible (1-2 par jour) mais la puissance de chacune est assez importante. Le niveau d'alerte civile passe au jaune : c'est la première étape dans la gestion d'une crise éruptive.
Le 31 janvier, l'activité explosive reste peu fréquente mais l'on peut commencer à voir ce qui sont des amorces de petites écoulements pyroclastiques, sur le versant nord-ouest, face à l'observatoire (il est situé à une vingtaine de kilomètres).

Amorce d'écoulement pyroclastique, le 31 janvier 2014. Image: IGEPN

Le lendemain, 01 février, la situation n'a pas beaucoup évolué car le nombre d'explosions reste peu intense. Mais après une première explosion à 22h11 (TU) qui génère un panache haut de 5000 m (tout de même) et un petit écoulement pyroclastique long de 500 m environ, l'activité passe subitement en phase paroxysmale. A 22h30 (TU) environ, dans une débauche d'énergie, une importante colonne de cendres s'élève jusqu'à 8 km de hauteur* et des écoulements pyroclastiques affectent plusieurs versants simultanément.
Le versant nord-ouest est le plus impacté avec un écoulement qui arrive jusqu'en bas du stratovolcan, à environ 6 km du sommet: il coupe (ce n'est pas la première fois) la route qui relie Penipe à la très touristique Baños des Aguas Santas et plonge ds ans les eaux tumultueuses du Rio Chambo (rivière). Un autre écoulement, quand à lui, se dirige plus en direction du nord, donc de Baños des Aguas Santas.
Immédiatement les autorités élèvent les niveaux d'alerte civile à l'orange et un nouvelle phase du plan de prévention débute, notamment marquée par des évacuations préventives.

Les écoulements pyroclastiques du 01 février 2014: tous les versant du sud au nord ont été impactés. Images: IGEPN
Dans l'affaire l'IGEPN a perdu plusieurs appareils de surveillance, emportés dans les écoulements pyroclastiques.

La situation est à suivre au plus près, mais en attendant voici quelques vidéos faites sur place qui montrent la dimension de cette activité.

Vue d'un peu plus loin

Vue depuis Ambato (30 jm au nord-ouest)

Sources : IGEPN; El Universo; Youtube; VAAC de Washington

*ajoutez les plus de 5000m d'altitude du sommet: les cendres ont été injectées dans la haute atmosphère à 5+8=13 km d'altitude environ, ce qui colle avec l'estimation du VAAC de Washington

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