25 février 2015

Le cratère du Marum (volcan Ambrym) modélisé grâce à un drône

On parle décidément beaucoup du Marum et d'Ambrym ces derniers temps et c'est tant mieux: cela compense la faible densité d'informations que la géographique notamment impose.

Une équipe combinant un scientifique, un logisticien et un pilote de drone a réalisé visiblement récemment (date non précisée) une mission au Marum dont l'axe clé était la récupération haute
définition d'images du cratère. Leur analyse devait permettre à Jeffrey Marlow, le scientifique, de cartographier les parois et d'en identifier la stratification. Alternance de coulées de lave, de dépôts de scories ou de cendres, elles sont l'enregistrement des événements qui ont eu lieu avant l'ouverture du cratère qui contient le lac de lave actuel. 

La cartographie est une étape clé de l'étude géologique d'un site. Sur les volcans elle n'est rien de moins que celle qui permet de contextualiser, dans le temps, les événements qui se déroulent actuellement. En reconstruisant ainsi pièce par pièce, grâce à l'étude des dépôts, l'historique des éruptions, et en estimant leur style et de leur intensité, c'est avant tout une meilleur compréhension des processus en cours aujourd'hui que les volcanologues et géologues visent. Pour la volcanologie, comme pour tous les phénomènes naturels du reste, mieux comprendre le passé permet d'abord de mieux comprendre le présent, et donc mieux anticiper les processus éruptifs à venir, ce qui revient à fournir une meilleur information pour les personnes qui devront gérer une éventuelle crise.

Le pilote de drône, Simon Jardine, a pu faire virevolter son engin au-dessus de l'ensemble de la zone cratèrique, faite en réalité de deux cratères accolés dont seul l'un (le cratère Est) est occupé par le lac de lave.
A la place de "son" je devrais plutôt écrire "ses" car cette mission ne s'est pas faite sans pertes et fracas pour le pilote: au moins un drône a été détruit suite à une défaillance technique et est allé s'écraser en contrebas. Jeffrey Marlow, qui raconte sa mission dans un article de Wired, explique aussi que les appareils photo n'ont pas du tout apprécié la promenade. En cause les gaz corrosifs libérés par le lac, qui détruisent les composants électroniques et plastiques.

Mais au final, l'équipe a pu produire les 195 images très haute résolution nécessaires à l'élaboration du modèle en 3 dimensions et le résultat est tout simplement fantastique.





Je profite de l'article pour faire passer quelques images supplémentaires de la caldera d'Ambrym, réalisées par le mission NDMO du 23 février.


Sources: Wired; @Bird_Explorers , que je remercie pour le lien vers les images NDMO

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