19 juillet 2015

Nouveau panache de cendres sur le volcan Nevado del Ruiz


Les phénomènes (aléas)

Le volcan semble garder une activité interne instable dominée par une sismicité très active. Les bulletins édités par l'Observatoire de Manizales indiquent que les appareils enregistrent beaucoup de secousses liées aux mouvements de fluides et à la fracturation des roches de l'édifice: il semble donc
que se maintient une pression supérieure à la normale. Ou plutôt que cette pression redevient depuis début juillet supérieure à la normale car:
- depuis le post que j'avais rédigé en mai il ne semble pas y avoir eu de nouvelles émissions de cendres, jusqu'au 06 juillet dernier.
- dans son rapport hebdomadaire couvrant la période du 07 au 13 juillet le SGC (Service Géologique Colombien) décrit l'activité liée aux mouvements de fluide comme "importante", ce qui n'est pas le cas dans les rapports antérieurs.

Ce deuxième point serait à lui seul très léger s'il ne se trouvait pas que c'est justement, semble-t-il, à partir du 13 juillet que les émissions de cendres ont repris, suivies de chutes de cendres dans les villages alentours, jusqu'à au moins 30 km du volcan (Chinchina, au sud-ouest de la ville de Manizales). L'adjectif "important" employé par les volcanologues semble donc signifier que la sismicité est plus élevée depuis début juillet.

Cette instabilité s'est à nouveau manifestée aujourd'hui par une nouvelle, et assez importante, émission de cendres. Elle s'est produite au levé du jour et le panache qui s'est formé s'est élevé à une altitude estimée à 6000 m, soit une hauteur approximative d'environ 1000 m. Les cendres ont été emportées vers le sud-ouest où elles se sont rapidement dispersées.

Le panache de cendres du 19 juillet vue depuis le flanc nord. Image: SGC

Le panache de cendres du 19 juillet vue depuis la ville de Manizales, au nord-ouest. Image: SGC

Le panache de cendres du 19 juillet vue depuis le flanc ouest. Image: SGC
Le volcan connait depuis le second semestre 2010 une activité plutôt anormale, mais qui à priori n'est jamais, jusqu'à présent, passée du côté du pure magmatisme même aux moments les plus forts de la crise (fin mai 2012 par exemple, avec un panache qui avait atteint 11 km d'altitude). Cette activité pourrait même avoir commencé dès 1994, année où une sismicité à repris sur le volcan.

L'origine même de cette activité semble donc a rechercher du côté d'une système hydorthermale réputé très vaste et, visiblement très complexe du fait d'une tectonique locale très importante. La présence de failles importantes contrôle fortement la position, la géométrie (la forme) du ou des réservoirs de fluides, et leurs interactions. L'ensemble des données récoltées, géophysiques, géochimiques, et pétrologiques, ont mené à un modèle qui, pour le moment, semble faire consensus: il y aurait à l'intérieur et sous l'édifice 3 réservoirs magmatiques différents: un rempli de magma basaltique à 10 km de profondeur, un second remplit de magma dacitique (plus visqueux) à environ 5 km et enfin un troisième situé à environ 2km sous le sommet, empli d'un magma andésitique.

Entre la surface et 2 km de profondeur les glaces sommitales, en fondant sous l'effet de la libération de chaleur de ce système magmatique, fournissent de grandes quantité d'eau qui pénètrent à l'intérieur de l'édifice, se chauffent, mettent les roches sous pression et, de fait, de créées la sismicité et les quelques explosions que l'on recense chaque année.

Les conséquences

Suite à l'activité de ce matin je n'ai pas trouvé de conséquences particulières.

Source : SGC

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