29 avril 2016

Nouvelle-Zélande: activité phréatique sur White Island (màj),essaim de secousses au Ruapehu

White Island, 321 m

Le Geonet a publié une série de bulletins indiquant qu'une petite activité phréatique a eu lieu dans la soirée du 27 avril, vers 21h50 (heure locale) dans le cratère du White island, incitant le Geonet à élever le niveau d'alerte volcanique à 3 et le niveau d'alerte aviation à Orange
L'activité n'a pas été très intense mais a tout de même recouvert de cendres  80% de la surface du cratère, et les parois nord et sud jusqu'à la lèvre. Ce qui a, au passage, couvert les instruments de surveillance, qu'il a fallu aller nettoyer par la suite.


Les instruments couvertes de cendres au matin du 28 avril. Image: Geonet

Le volcanologue Mickael Rosenberg de corvée de nettoyage, afin que le matériel fonctionne correctement. Image: Geonet

L'activité a été précédée d'une légère hausse de la sismicité mais la quantité de SO2 émise n'a pas varié. Le volcanologue Brad Scott avait constaté la semaine précédente lors d'une visite de contrôle, que le niveau du lac acide qui occupe le cratère avait baissé de 2m au cours des deux semaines précédentes, signe d'une évaporation importante, et/ou d'une plus grande infiltration.

L'activité étant revenue à la normale tout de suite après l'explosion de mercredi soir, le niveau d'alerte volcanique a été revue à 2 dès hier, mais l'alerte aviation reste Orange pour le moment.

Mise à jour, 30 avril, 09h24

Un nouveau bulletin a été publié aujourd'hui par le Geonet, suite à un survol de contrôle et aux premiers résultats d'analyses de cendres récoltées.

Le survol indique qu'un nouveau cratère s'est formé au moment de l'explosion du 27 avril au soir, sans que le bulletin ne précise ses dimensions. Toutefois, si je ne me trompe pas de cratère sur la photo ci-dessous faite lors du survol, son diamètre doit n'être que de quelques dizaines de mètres tout au plus.

Le nouveau cratère (demi-cercle au centre à droite si je ne me trompe pas). Image: Geonet

Quand aux analyses de cendres, elles révèlent qu'elle sont entièrement constituées de lave ancienne, très altérée. Aucune trace de magma juvénil n'a été détecté. Ce résultat, associé à l'absence de signaux géophysiques associés à une remontée de magma, m'oblige à revoir le titre de ce post: je remplace "activité phréatique" par "explosion hydrothermale".

Source: Geonet

Ruapehu, 2797 m

Un autre bulletin publié aujourd'hui cette fois, indique qu'un essaim de secousses est enregistré sous  l'édifice depuis le 26 avril. le volcanologue Brad Scott, qui a rédigé le bulletin, indique que ce type de crise est plutôt inhabituelle pour cet édifice, dont la sismicité est plutôt dominée par des circulations de fluides et du trémor.

Sismicité enregistrée aujourd’hui. On note bien la succession de petites secousses. Image: Geonet

Le bulletin précise par ailleurs que la température du lac acide qui occupe le cratère a augmenté depuis fin 2015, passant de 25°C à 40 °C. En parallèle, aucun autre paramètre surveillé n'a montré de modifications particulières: ni la composition chimique du lac, ni le débit à son exutoire.

Pour l'heure les volcanologues du Geonet continuent de se questionner quand à l'origine de ces divers signaux et de leurs modifications, et n'ont émis aucune hypothèse quand à leur origine. Mais en tout cas ils précisent clairement qu'il n'y a aucun lien avec l'activité phréatique du White Island.
L'activité sur ce volcan est très surveillé car, en cas de remontée magmatique, la présence du lac peut créer une activité phréatomagmatique importante, et provoquer le débordement du lac, ce qui peut ennoyer les basses pentes avec un flot boueux, acide et chaud. Or, en face de l'exutoire naturel du lac, passe la State Hightway 1


Le lac acide, dont la surface s’évapore, et son exutoire. Image: Google Earth
Et si vous comprenez la langue de Shakespeare, un petit documentaire très intéressant sur la surveillance de ce volcan.


Source: Geonet; GNS Science

1 commentaire:

  1. Bonjour CV
    Il y a quand même longtemps que çà bouge dans la région, y a eut être des mélanges qui se font et des fissures qui laisse passer un peu plus d'eau qu'avant vers le bas, et des remontés de gaz des profondeurs?

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