1 janvier 2014

Un rapide tour d'actus pour bien commencer 2014

Sinabung, Indonésie

L'activité extrusive et les écoulements pyroclastiques associés se maintiennent sur le volcan. La distance parcourue par ces derniers semble s'être stabilisée aux environ de 2km ce qui pourrait résulter d'un taux d'extrusion (volume de lave visqueuse émis par unité de temps, qui était de 3.5 m3/seconde le 26 décembre) stable lui aussi. 
La petite ville de Beratsagi, à l'est du volcan, semble particulièrement affectée
par les cendres en raison d'un vent dominant venant de l'ouest, et ses habitants portent en permanence masques et parapluies.

L'un des écoulements pyroclastiques de ce matin. Image : VSI

Tous les niveaux sont, bien entendu, toujours au rouge.

Etna (Italie)

Pour avoir les dernières infos, il suffit de consulter la mise à jour n°8 du post dédié au 21ème "paroxysme".



San Miguel/Chaparrastique (El Salvador)

Après son activité explosive du 30 décembre l'édifice a continué de produire quelques cendres mais surtout un abondant dégazage. Rudiger Escobar Wolf, du Michigan Tech,  a pu constater la présence,
sur une images Landsat 7 prise le 30 décembre, d'une importante anomalie thermique.

Signal thermique du San Miguel le 30 décembre. Image : NASA/USGS


De leur côté les autorités ont pu effectuer hier un survol de l'édifice, dont ils ont mis la vidéo en ligne.




Le MARN (Ministère de l'Environnement et des Risques Naturels du Salvador), qui collecte les informations et les compile sous forme de bulletins, indique dans le dernier d'entre eux (le n°6 en date d'hier) que l'édifice maintient un dégazage important, avec peu de cendres. Le survol ci-dessus à permis de montrer que le cratère actif est bien ouvert, ce qui facilite le dégazage et diminue la probabilité de voir se reproduire un événement de l'ampleur de celui du 30 décembre. Les volcanologues ont pu constater par ailleurs que l’épaisseur du dépôt de cendres sur la lèvre du cratère n'excède pas 50cm et est très largement constitué de cendres fines, avec peu ou pas de blocs, ce qui dénote de la puissance de l'explosion (un explosion moins puissante aurait fragmenté la roche de manière moins efficace et produit plus de gros blocs et bombes) Dans la commune d'Usulután (ouest sud-ouest du volcan, très affectée par les cendres, des conteneurs individuels d'eau de 30 à 35 litres ont été livré dès le 30 décembre pour aider les familles affectées à accéder rapidement à l'eau potable.

MàJ (02 janvier; 10h35)

Bien que l'activité éruptive reste absente du Chaparrastique/San Miguel, l'édifice reste le siège d'une important dégazage en SO2, estimé à environ 2800 tonnes/jour. A cause de ce dernier les autorités ont décidé d'évacuer, la nuité dernière, 3000 personnes supplémentaires des villes de San Miguel (au nord-est), San Jorge (ouest sud-ouest), San Rafael Oriente (sud-ouest), Chinameca (nord-ouest). Cette décision intervient alors que:

*un certain nombre, indéterminé mais à priori important, de personnes ont décidé de quitter les refuges pour retourner chez elles, dans la zone de danger, pour le nouvel an.

*les analyses effectuées sur les cendres collectées indiquent qu'elles sont constituées à 80% de magma juvénil (neuf), ce qui renforce la probabilité que l'édifice puisse connaitre d'autres épisodes éruptifs à court ou très court terme. D'ailleurs le MARN fait savoir que l'activité sismique, en particulier le trémor, connait depuis hier une phase de hausse.

Les volcanologues qui ont analysé ces cendres précisent aussi que la lave émise est aphyrique, c'est-à-dire dépourvue de cristaux. Or pour former ces derniers il faut un certain temps: leur absence est donc interprétée par les volcanologues comme le résultat d'une montée très rapide de magma, sans stockage dans une chambre magmatique.

Pour faire court: ce n'est pas le meilleur moment de quitter les zones de refuge car pour le moment l'édifice ne semble pas sur la voie d'un retour  à la normale.

Panache de gaz su San Miguel-Chaparastique vu depuis l''ISS le 30 décembre 2013. Image: Rick Mastracchio via Le Monde
Le niveau d'alerte est maintenu à l'orange pour la ville de San Miguel, au jaune pour la ville d'Usulutàn.


Chirinkotan, Russie (Kouriles)


Le SVERT continue d'indiquer que, lorsque la couverture nuageuse le permet, un dégazage reste perceptible sur le Chirinkotan. Une activité semble en effet persister car une anomalie thermique est, elle aussi, perçue de temps à autre. On ne sait toujours pas, à ce jour, quel type d'activité se déroule sur l'île.

Spot thermique sur le Chirinkotan, le 26 décembre 2013. Image: Université de Tokyo
Le SVERT maintient le niveau d'alerte aviation au jaune pour ce volcan.

Sources: MARN;HPHES; Rudiger Escobar Wolf , VSI; SVERT; Université de Tokyo; Le Monde;

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