12 décembre 2016

Un point sur l'activité du volcan Manam

Cet édifice situé le long de la côte nord de la Nouvelle-Guinée fait partie d'une liste plutôt longue de volcans pour lesquels avoir des informations claires et détaillées reste difficile. Cela tient autant du fait que le réseau de communication dans la zone où il se trouve est peu
dense, que le volcan en question est une île dont l'accès, sans être extrêmement difficile, n'est pas vraiment aisé non plus. L'accès au sommet quand à lui semble bien plus techniquement complexe. Et de fait, bien que ce volcan soit considéré comme l'un des plus actifs de Papouasie Nouvelle-Guinée, il n'est pas évident de savoir concrètement ce qu'il s'y passe.

Toutefois le ministère des Affaires Étrangères et du Développement International a confirmé par un communiqué que l'activité sur le Manam est de nouveau bien présente depuis plusieurs mois et que des cendres sont régulièrement observées, s'échappant du cratère sommital, soupçon déjà porté grâce aux signaux satellites. Il est indiqué par ailleurs que le niveau d'alerte qui lui est attribué, par le Rabaul Volcano Observatory j'imagine (non précisé dans le communiqué), est de 3, sur une échelle de 1 à 5.
La présence de cendres indique donc que l'activité en cours:
- est bien éruptive (pas uniquement phréatique ou hydrothermale par exemple)
- de toutes façon explosive

Par ailleurs puisque les images satellite ne permettent pas de voir ces émissions de cendres, et que le VAAC de Darwin n'en fait pas mention dans ses bulletins depuis le mois de mars, on en déduit que cette activité est faible.

Vue depuis l'espace, les signaux reçus par divers satellites permettent de voir que l'activité du Manam a connu un "pic" entre mars et août car au cours de cette période les signaux thermiques repérés sont devenus non seulement plus intenses mais aussi plus fréquents. Le MIROVA permet de bien voir cette évolution. Depuis août par contre cette activité thermique s'est apaisée, sans disparaitre toutefois.

Entre mars et août les signaux thermiques ont été plus intenses et plus fréquents que le reste de l'année. Image: MIROVA

Les signaux reçus début décembre par le satellite SENTINEL 2, combinés en une image intégrant les signaux thermiques, permet par ailleurs de constater que le sommet est toujours* occupé par deux évents actifs et non un seul, comme le suggéraient l'image satellite utilisée dans un post précédent.

Deux évents distincts sont bien visibles et émettent un rayonnement thermique plutôt fort. Image: Sentinel 2-ESA/Copernicus

L'ensemble de ces données reste cohérente avec la présence, au sommet du Manam, d'une activité éruptive explosive faible, compatible avec un dynamisme strombolien, qui caractérise par ailleurs la plupart de ses éruptions historiques. Toutefois, pour être sûrs, il faut aller vérifier.... et ça n'est pas une mince affaire!
Sources: MIROVA; Sentinel2-ESA/Copernicus; Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International

* historiquement deux évents actifs (nord et sud) ont été observés au sommet, le sud étant généralement le plus actif des deux.

1 commentaire:

  1. Bonjour.

    Je ne comprends pas le peu d interet des volcanologues a propos de ce volcan...

    J aimerais bien y revenir mais voyager ds ce pays coute tres cher : tt est importe et taxe et peu de route donc avion ou bateau obligatoire.

    Quand a l acces au cratere en 2012 on ma dit qui ny avait pas de chemin sauf la coulee anterieure qui avait fini au bord de la mer mais tres difficille..

    La solution serait un drone lance depuis le terrain de football improvise.


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